La Quête du GraAL

Je ne consacre habituellement pas d’article aux jeux sur lesquels j’effectue un travail graphique – je me contente de les ajouter à mon book, les visuels parlent d’eux-même. Mais là, il s’agit d’un projet particulier. La quête du GRAL est un jeu qui a été 100% créé, développé et édité par le Gand Rennais d’Auteurs Ludiques, mon collectif d’auteurs que j’aime, pour la Toile Ludique Rennaise. Une histoire locale, en somme.

Au printemps 2022, l’idée est née que le collectif pourrait produire un petit jeu de société exclusivement pour le Festival Rennes en Jeux 2023 (LE gros festival ludique Rennais). En juin, le collectif a lancé en interne une petite game jam amicale : on se pose des contraintes de création (ici, des contraintes matérielles, il fallait que le jeu soit peu cher à produire), et on se laisse l’été pour que ceux qui veulent bossent un jeu selon ces contraintes. En septembre, une dizaine de jeux avaient été créés par des auteurs et autrices du GRAL (certains en avaient même 2 ou 3…). On a fait une soirée spéciale avec les membres de la Toile Ludique Rennaise (qui organise Rennes en Jeux), et les ludicaires de Rennes (qui s’engageaient à soutenir le projet en prenant les stocks restants après le festival), on a joué à tous les jeux, et puis on a voté et discuté. Et celui qui est sorti grand vainqueur de ce petit concours interne fut Tribus, un proto de Thomas Dupont, avec de la prise de risque en coopératif dedans.

Pendant l’automne, tout le collectif s’est impliqué pour développer le jeu (tests chaque mercredi, certains ont même imprimé le jeu et fait des dizaines de parties avec leurs proches). A partir de mi-octobre, j’ai commencé tout le travail graphique – sachant que pour une fois, j’allais faire aussi les illustrations. Ca n’a pas été facile : je ne suis pas vraiment dans ma zone de confort. Je n’ai pas fait d’école d’art, et point de vue méthode je pense que si un vrai illustrateur me voyait bosser, il hurlerait à l’hérésie – mais au final, c’est le résultat qui compte, non ? En tout cas, à titre personnel je suis plutôt content de ce que j’ai fait sur le jeu, et je me suis fait plaisir.

Le jeu a été produit a 500 exemplaires (en Belgique, donc plutôt local !), qui étaient en vente seulement lors du week-end du festival. On ne savait pas trop à quoi s’attendre, si les gens allaient adhérer au principe, s’il allait en rester beaucoup… Le dimanche à 14h30, tous les exemplaires avaient été vendus. Une belle réussite, et quelques milliers d’euros dans les poches du festoche : donc en 2024, on remet ça.