Siggil

Siggil est un petit jeu de cartes asticieux, simple à expliquer et à jouer, mais qui à l’usage peut offrir des challenges intéressants même aux joueurs avertis. C’est un jeu de combinaison, ce qui en soit est loin d’être révolutionnaire – pourtant je pense qu’il possède « l’air de rien », si j’ose dire, de nombreuses qualités qui expliquent son succès depuis sa sortie. D’abord, à n’en pas douter, c’est un jeu magnifique. Et même au vu de l’amélioration globale de la qualité graphique des sorties depuis quelques années, il suscite unanimement le « woaw » ; les reviews qui en parlent ne peuvent passer à côté d’un commentaire élogieux sur les illustrations de Maud Chalmel, et à juste titre.

Au delà des illustrations elle même, le jeu attire le regard pour une autre raison : sa, ou ses mise(s) en place. Avant de commencer la partie, les cartes sont disposées selon des schémas élégants (sans être alambiqués), un peu ésotériques, où les cartes se chevauchent et forment donc ces « Siggils » , des sceaux utilisés par les pratiquants de la magie ancienne. Celle ci opère à nouveau : en festival, le jeu interpelle forcément, et en jeu ces agencements ont quelque chose d’hypnotique.

Mécaniquement, il a l’énorme avantage d’être extrêmement épuré, et de pouvoir être expliqué en moins de 3mn. Le gameplay n’a rien d’effrayant de prime abord : à son tour, on pioche une carte accessible, et puis c’est tout (à peu de choses près). C’est ce qui le rend jouable autant avec des enfants qu’avec un public un peu plus casual, et ça, c’est précieux. Au delà de ça, celui qui cherche plus de profondeur trouvera quelque chose à se mettre sous la dent : pour qui veut faire l’effort de lire le jeu des autres joueurs, le simple choix d’un carte à son tour implique une réelle réflexion tactique.

Pour ceux que ça intéresse, j’ai publié sur Tric Trac un « carnet d’auteur » sur la création et le développement de Siggil. Bonne lecture !

Illustrations : Maud Chalmel
1-4 joueurs, 8ans et +, 20mn

Siggil_setup