2015 : à la recherche du bilan perdu

Il n’était pourtant pas loin, juste là, dans un coin. Il fallait juste prendre le temps de l’écrire. Bon, là je ne vais pas tenter de cacher le retard, c’est à ce point que nous sommes en février 2016, à une semaine du festival des jeux de Cannes, donc pour le message de fin d’année, c’est loupé… peu importe ! voilà donc quelques nouvelles pas très fraîches, une espèce de condensé de ce qui s’est passé en 2015 dans ma microsphère.

Cinq jeux publiés, pas moins ! mine de rien, ça avance. Bubble Bomb et Crabz sont sortis en tout début d’année (j’en parlais dans mon bulletin de l’année dernière), et ont fait leur petit bonhomme de chemin.

Un peu plus tard dans l’année, en septembre est arrivé Siggil, un jeu de cartes simple et malin (et joli) édité chez Capsicum Games. Le jeu a connu un vif succès, tant critique que commercial, alors qu’il était loin d’être surmédiatisé, ce qui a un peu restauré ma foi dans le fait qu’un jeu peut trouver son public sans forcément être édité par un éditeur installé, à grands renforts de bannières de comm’ et de distribution massive. Ici le jeu s’est vendu de lui même, sans doute parce qu’il a simplement plu aux boutiques, aux joueurs, tant pour ses qualités ludiques que pour son élégance graphique. Je lui souhaite de s’installer, et qu’il rencontre la même adhésion sur d’autres territoires que notre francophonie.

Enfin, à Essen est arrivé Ekö, dont j’ai déjà beaucoup parlé sur ce site. Je suis particulièrement fier de ce jeu, parce qu’il n’est vraiment pas comme les autres, et que Sit Down a fait un superbe travail d’édition. C’est un peu tôt pour juger de son succès, c’est le genre de jeu qui doit vraiment trouver son public – quoi qu’il en soit les retours critiques sur Tric Trac, BGG ou les quelques blogs qui l’ont évoqué en chronique sont très positifs. Sit Down l’a envoyé aux quatre coins du monde, et j’ai bon espoir qu’il trouve des joueurs qui l’apprécient un peu partout…

Mais ça nous fait quatre. Le cinquième jeu sorti en 2015, c’est Pikabou, édité à deux cents exemplaires dans de mignons petits tubes transparents, pour le bénéfice du festival ludique que quelques compères et moi-même organisons à Mordelles, près de Rennes, chaque fin d’année. Une belle expérience que ce Pikabou, puisque j’ai tout géré de A à Z concernant son édition, en réussissant au passage à exploser mon budget – c’est comme ça qu’on apprend^^. Les 200 exemplaires se sont dispersés dans la nature en quelques semaines, dont 160 sur les deux jours du festival. Je suis bien content d’avoir réussi à mener le projet à bien, et fort de ce succès, j’ai bon espoir de le placer chez un éditeur un jour.

Et qu’en est il des projets ? il y en a pas mal dans les tuyaux. Je ne sortirais peut être pas cinq jeux tous les ans, mais pour l’instant j’en ai encore un paquet dans ma musette, et un certain nombre en développement chez des éditeurs. Parmi eux, un autre jeu de cartes sur le format de Siggil, avec Capsicum Games, de nouveau. Warlock Squad, mon jeu de figurines tactique, a trouvé un éditeur qui suit le dossier, mais c’est un projet plus ambitieux, qui demande du temps. J’ai un autre petit jeu de cartes malin comme tout signé chez un nouvel éditeur francophone – le jeu est prévu pour fin 2016, si tout se passe bien, mais je laisse l’éditeur communiquer dessus quand il le jugera bon, d’autant qu’il reste un peu de travail à faire. Et enfin, le retour du grand ancien, Wiraqocha revient ! le jeu va être réédité de fort belle manière, et j’en suis très content : ça me donne l’occasion de revenir sur ce jeu qui a maintenant 5 ans, et que je vais donc pouvoir lisser un peu point de vue règles. Encore une bonne raison de travailler avec Sit Down. Au passage, et sans donner de chiffres, Sushi Dice se vend fort correctement, et de manière régulière un peu partout dans le monde, ce qui me réjouit. Un beau pied de nez aux gamers un peu élitistes de Tric Trac qui n’ont pas été tendres avec le jeu à sa sortie, sans comprendre que le jeu n’était tout simplement pas fait pour eux…

Et enfin du proto, en veux tu en voilà. Pas tant que ce que j’aurais voulu, toutefois : en 2015 j’ai été pas mal occupé par l’autre « travail », celui qui paye tout de suite quand on a fini. J’ai réalisé entre autres l’habillage graphique sur un jeu de Playad Games, Million Club, qui va finalement sortir en 2016, et fait nouveau, je me suis occupé de la direction artistique de 4 jeux vidéos ! j’ai réalisé le game design de l’un d’eux, et un autre a été créé par Tony Champclos, éminent auteur du GRAL (on peut en voir quelques aperçus dans la partie « Création graphique » du site). C’était vraiment de bonnes expériences, et j’espère pouvoir recommencer en 2016. Donc en guise de protos, présentement les plus aboutis sont un puzzle game coopératif de 1 à 6 joueurs qui se passe dans un fast food intergalactique, et un jeu de cartes survitaminé à base de bonbons. J’espère pouvoir leur trouver des éditeurs accueillants cette année – Cannes arrive dans une semaine, et on y fait toujours de belles rencontres…

Voilà pour le bilan perdu de 2015. Il y a un ou deux autres projets top secret dont je ne parle pas du tout, où je serais un peu éditeur aussi, mais comme dit le prophète, il ne faut jamais tuer la peau de l’ours.

Sur ce, je conclus ce billet hors du temps et de l’espace, et m’en retourne à la vie, la vraie, celle dont on profite sans forcément l’écrire de suite… une fois par an, même en retard, c’est déjà bien assez… 🙂