Megabou

Megabou, comme Pikabou en 2015, est le « jeu de l’année » du festival Antijeu 2016. C’est donc un objet éphémère, tiré à seulement 200 exemplaires – donc forcément collector, dont les bénéfices sont intégralement utilisés pour le festival de l’année suivante. Mais avant d’être une source de revenus pour le festival (ce qui n’est d’ailleurs pas réellement le cas^^), il s’agit avant tout de se faire plaisir à créer un jeu unique et exclusif.

En 2016, l’intention de base était de faire produire une figurine par une association rennaise, Maow Miniatures (encore merci à Matou pour avoir géré toute l’affaire, bravo !). On ne savait pas du tout ce qu’allait être le jeu, mais on voulait une fig dedans. C’est un point de départ comme un autre. Restait, autour de cette figurine, à créer un jeu.

Comme on met souvent la charrue avant les boeufs, avant de penser à la figurine ou au jeu, j’avais déjà réalisé l’affiche du festival, qui comportait ce gros monstre jaune cyclopéen en train d’essayer de manger des petits trucs jaunes bondissants. Je suis donc parti de cette base, et on a lancé la production de la fig sur la base de ce gros monstre, le Megabou.

J’avais dans l’idée de réaliser un jeu avec une bande de gamins essayant d’échapper au blob dans un manoir représenté par des cartes. Après avoir exploré quelques pistes dans cette direction – sans succès, comme c’est souvent le cas – j’ai laissé de côté ces histoires de poursuite dans le manoir, pour repartir de zéro – ou presque, puisque j’avais mon monstre en poche. En regardant l’affiche du festival et ses petits trucs jaunes bondissants, je me suis dit que ce serait pas mal d’utiliser des petites gemmes colorées comme matériel pour le jeu. Ces demi-billes de verre, que les enfants appellent maintenant « billes chinoises », je les achetais pour ma part il y a 20 ans, lorsqu’elles étaient vendues dans toutes les bonnes boutiques pour compter les points de vie à Magic (j’ai découvert par la suite qu’on pouvait les trouver au kilo dans certaines enseignes de décoration…).

C’est en lisant « A Gamut of Games », excellent livre de Sid Sackson, que je suis tombé sur un jeu (dont j’ai oublié le nom) très malin avec un papier et des crayons, où les joueurs parcouraient un quadrillage rempli de chiffres afin d’effectuer des sommes, le joueur suivant devant repartir de la position du précédent. De là à imaginer que tous les joueurs pourraient jouer le même pion – le Megabou – il n’y avait qu’un pas, que j’ai franchi de suite. C’est à mon sens ce qui fait que l’unique mouvement qu’un joueur effectue à son tour est réellement intéressant, puisque là où on s’arrête décidera des opportunités de mouvement qu’on laisse au joueur suivant…

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Megabou est donc un jeu très simple, qui se joue sur une grille de 6×6 cartes (la galaxie des Minibous). A son tour, un joueur va déplacer le Megabou, de n’importe quelle distance et dans n’importe quelle direction, à ceci près qu’on ne peut jamais s’arrêter sur une case vide, et qu’on doit dévorer le premier Minibou qu’on rencontre. Là dessus, j’ai juste ajouté des enjeux de combinaisons, qu’un public familial comme celui du festival peut facilement prendre en main, et un petit élément de chafouinage – les Trous Noirs, qui permettent de voler une gemme à un autre joueur. Un ou deux ajustements plus tard (comme le fait de jouer en équipe à 4 joueurs, qui permet de conserver l’anticipation du jeu à 2), et le jeu était prêt.

Pour télécharger la règle du jeu, cliquez ici !

Illustrations : Henri Kermarrec
2-4 joueurs, 8 ans et +, 20mn